Economie : le MEDEF 47 sur le front pour défendre la cause des entreprises

Sous l’impulsion de son président Jean-Luc Guéry, le premier syndicat patronal a réuni son conseil d’administration pour renforcer encore un peu plus sa politique de dialogue social.

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Si l’on oppose souvent les syndicats de salariés et ceux du patronat dans les médias nationaux, les deux causes sont en réalité intimement liées. C’est encore plus vrai dans un territoire comme le Lot-et-Garonne où le tissu économique a les deux pieds ancrés dans la vie locale. Le président du MEDEF 47, Jean-Luc Guéry se fait ainsi le porte-voix des entreprises sur tous les sujets qui méritent d’être défendus : des dossiers particuliers, des causes plus générales à l’échelle régionale et nationale… Mais le combat se mène aussi sur le terrain, en particulier auprès des jeunes, pour sensibiliser à l’importance du dialogue social.

Quidam l’Actu : Comment percevez-vous la conjoncture économique actuelle ?

Jean-Luc Guéry : Dans le département comme partout ailleurs, le moment est difficile d’un point de vue économique. Même si ce n’est pas le seul domaine concerné, c’est particulièrement sensible et visible dans le bâtiment. Il faut en analyser les causes. Il y a d’une part un contexte anxiogène, qui pousse la population vers l’épargne plutôt que la consommation. Les taux d’emprunt élevés ainsi que les conditions d’accès au crédit n’arrangent rien. On trouve d’autre part des éléments plus normatifs. L’effondrement des permis de construire freine les projets et les nouvelles réglementations thermiques (RE2020) alourdissent dangereusement le coût des chantiers sans compter l’hyper complexification administrative. C’est notamment pour cela qu’il est important de faire remonter la réalité du terrain à nos dirigeants. C’est ce que l’on fait au MEDEF 47. Et nous avons la chance d’avoir des parlementaires qui nous écoutent, en particulier Michel Lauzzana et Guillaume Lepers.

Quidam l’Actu : Comment s’organise le syndicat de façon à avoir cette vue d’ensemble ?

Jean-Luc Guéry : Nous sommes en lien constant avec les services de l’État, avec nos élus ou encore des groupements d’avocats d’affaires comme Fidal. Nous faisons également partie des instances de plusieurs organismes clés : l’Urssaf, la CPAM, la CAF, la Médecine du travail, la CCI, le Conseil de prud’hommes, des centres de formation et même le régime de retraite Agirc-Arrco…

Quidam l’Actu : Et au niveau interne ?

Jean-Luc Guéry : En plus de notre conseil d’administration qui regroupe des chefs d’entreprise de tous horizons, nous disposons d’une équipe permanente de 4 salariées. En 2024, elles ont été sollicitées plus d’un millier de fois (ndlr, le MEDEF 47 rayonne sur plusieurs départements) pour du conseil en droit social. Nous comptons plus de 200 adhérents représentatifs de population économique. Les trois-quarts des entreprises lot-et-garonnaises comptent moins de 9 collaborateurs. Mais notre action s’étend au-delà de ce cercle.

Quidam l’Actu : Comment se décline justement cette action ?

Jean-Luc Guéry : Nous faisons en premier lieu ce que l’on pourrait appeler du lobbying. Notre volonté est d’apparaître comme un interlocuteur incontournable dès qu’il est question d’économie. C’est ce qui fait que nous sommes systématiquement conviés pour des moments importants. Ce fut le cas dernièrement lors de la visite de Véronique Louwagie, la ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME, au cours de laquelle nous avons pu participer à des tables rondes et parler au nom de nos entreprises. Et quand bien même nous ne sommes pas entendus sur tout, nous menons un véritable travail de sape sur la durée pour obtenir des avancées. Le récent échec sur la simplification ne nous arrêtera pas. Le combat est permanent.

Quidam l’Actu : Un département comme le Lot-et-Garonne présente-t-il des spécificités par rapport aux autres ?

Jean-Luc Guéry : Il s’agit déjà d’un département rural. Ce qui est vrai ici ne l’est pas forcément ailleurs, et notamment en milieu urbain. Par exemple, nous interpellons le président de la Région Alain Rousset sur le versement mobilité qui est, en d’autres termes, une taxe transport. Chez nous, c’est une mesure quasiment inutile tant l’utilisation des transports en commun pour se rendre sur son lieu de travail reste marginale. Il faut ainsi veiller à s’adapter aux réalités de chaque territoire.

Quidam l’Actu : Vous mettez systématiquement l’accent sur le dialogue social. Pourquoi est-ce si important ?

Jean-Luc Guéry : Ce n’est pas pour rien que l’on qualifie les syndicats de partenaires sociaux. À chaque fois que l’on parvient à se mettre autour de la table dans une démarche constructive, on obtient des résultats très probants. Toutes les avancées se font dans la co-construction. Et cela arrive plus souvent qu’on ne le croit, loin des caricatures et des postures auxquelles on assiste lors des grandes joutes médiatiques. La preuve, dans le cadre de l’Observatoire du dialogue social, nous sommes intervenus au lycée Saint-Caprais pour parler de cette thématique en compagnie de la CFDT. Au MEDEF, nous souhaitons souligner l’importance, la nécessité même, de ce dialogue dans les entreprises. Nous déplorons par exemple le fait que 25% des postes de représentants du personnel ne soient pas pourvus.

Quidam l’Actu : Parler à la jeunesse est aussi un point-clé de votre mission ?

Jean-Luc Guéry : Ce sont ces jeunes qui intégreront et dirigeront demain les entreprises. Il faut s’adresser à eux autant qu’aux patrons d’aujourd’hui et aborder tous ces vastes enjeux. On pourrait évoquer les nouvelles relations au travail, thème qui fera d’ailleurs l’objet d’une conférence de Laetitia Vitaud lors de notre assemblée générale le 27 juin prochain.

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