Si le commerce tend à se redynamiser en cœur de bastide, à Villeneuve-sur-Lot, la rive gauche du quartier semble encore attendre son tour. Alors que les fermetures se sont succédé pendant des années, ils sont encore quelques uns à s’accrocher pour faire vivre cette partie de la ville. Plusieurs entreprises se sont récemment implantées sur la rue de Pujols, principal axe traversant le quartier. Un moindre mal pour certains anciens, rencontrés ça et là et se remémorant la vie animée ici, il y a bien des années. La boulangerie Brossier, fermée il y a près d’un an, renaît de ses cendres. Elle a ouvert début septembre sous l’impulsion de Ludovic et Laëtitia Fortier, déjà à la tête de deux boulangeries Tendances et Traditions à Villeneuve-sur-Lot.
« Monsieur Brossier est venu nous voir pour nous proposer de relancer ce commerce rue de Pujols, expliquent-ils. On s’est dit, « pourquoi pas ? » On avait des jeunes à embaucher donc c’était une véritable opportunité pour nous. » En un mois, le couple estime cependant que l’activité est loin du compte. « On aimerait bien redynamiser le quartier mais c’est compliqué. La boulangerie est restée fermée pendant un an et c’est diffi cile de retrouver toute la clientèle. On n’est qu’à 60% du prévisionnel. On propose pourtant les mêmes gammes de produits qu’avant. Y compris les fameuses coques qu’on reprendra fin octobre. Yves Brossier nous donnera sa recette et nous montrera sa manière de les façonner. »
« La rue n’est plus comme avant »
S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif sur l’activité, le couple Fortier pousse pour que la rue de Pujols ne se meure pas. « On garde notre optimisme mais il ne faut pas qu’on soit les seuls. Nous avons investi 50 000 €, il nous faudra véritablement six à huit mois pour savoir si l’affaire est viable. » La boulangerie pourrait bénéfi cier de l’arrivée de nouvelles entreprises à quelques pas de chez elle, à l’instar de l’agence immobilière Legrand & Choisy et d’un courtier en assurance qui viennent s’ajouter à la mutuelle Aesio et un bureau de carte grise déjà installés depuis de nombreuses années. Mohamed Ibarki, gérant de cet établissement, voit sa rue évoluer, avec une pointe de dépit.
« Cela fait quatre ans et demi que je suis là et je vois des commerces ouvrir et fermer en permanence. Ce qui a fait le plus mal, ce sont les fermetures de la poste, la pharmacie et le bar PMU. Il y a quand même un restaurant et deux coiffeurs mais on voit bien que la rue n’est plus comme avant. Les anciens parlaient beaucoup d’un village dans le village. Ce qui manque le plus, c’est peut-être un primeur. Si quelqu’un veut des fruits et légumes, il est obligé de se rendre en supermarché. » Reste à savoir si une telle affaire parviendrait à trouver sa clientèle… La plus grande déception pour Ludovic et Laëtitia Fortier reste de voir « cette rue pleine de voitures mais sans les clients qui vont avec. »
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