En conseil municipal ce lundi, Jean Dionis l’a joué modeste mais c’est assurément un beau coup qu’est en passe de réaliser la mairie d’Agen. L’ancien Cap Cinéma du boulevard Carnot, en friche depuis ses dernières séances en novembre 2013, est sur le point de reprendre vie. C’est l’enseigne Monoprix qui a notamment jeté son dévolu sur une partie de l’ensemble immobilier. Il s’agit assurément d’une bonne nouvelle pour la dynamique commerciale du centre-ville. Concrètement, c’est le groupe agenais Philippe Marraud qui va racheter à la mairie l’immeuble, pour un prix fixé à 880 000 €. L’assemblée municipale agenaise a donné son accord au maire pour signer le compromis de vente. « Pour la ville d’Agen, Monoprix est une bonne enseigne en termes d’attractivité, a jugé Jean Dionis du Séjour. A plusieurs reprises, au fil de nos rencontres, ils nous ont confirmé que nous étions sur leur feuille de route car Agen est devenue une agglomération de 100 000 habitants. Ils estiment la zone de chalandise à 200 000 personnes et ont apprécié notre centre-ville qui s’est bien défendu ces dernières années, notamment avec les Galeries Lafayette ou H&M. » Avec près de 100 nouveaux magasins devant ouvrir cette année, l’enseigne du groupe Casino affirme son intention de se développer dans des villes moyennes. « La densité de l’offre alimentaire dans notre centre-ville est supérieure à la moyenne nationale, a commenté le premier édile. Nous avons ainsi 241 m² de surface commerciale pour 100 000 habitants contre 497 m² en France. » Prudent, le maire d’Agen estime que « c’est un projet bien avancé mais qui reste à conclure. Nous avons la forte détermination pour le mener à terme. De manière globale, nous constatons déjà un certain engouement autour de l’arrivée de Monoprix. »
L’entrée à l’angle de la rue Lafayette
Du côté du groupe Philippe Marraud, c’est également un projet qui fait sens. « Cet ancien cinéma fait partie de la typologie de projet dans l’ère du temps, commente Xavier Pinasseau, président du directoire. Nous avons un intérêt tout particulier à revitaliser ce type de friche en centre-ville et plus particulièrement à Agen, notre terre d’accueil. » Le promoteur réhabilitera l’ensemble avant de le vendre au franchisé Monoprix mais aussi aux autres structures qui occuperont l’immeuble. Dans le détail (lire notre encadré), l’enseigne alimentaire occupera en effet le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage. Une salle de sport est attendue aux deuxième et troisième niveaux puis un restaurant au quatrième. Pour les habitués de l’ancien cinéma, oubliez l’entrée située face au Stim’Otel. C’est l’angle de la rue Lafayette et du boulevard Carnot qui fera office de hall d’accueil, capitalisant ainsi sur une belle façade de type haussmannienne. « C’est un bel immeuble donc il ne faut pas dénaturer son extérieur », a rappelé Jean Dionis. A l’intérieur en revanche, une grosse partie destruction est prévue, notamment sur les huit salles de projection dont la pente ne se prête pas à une surface commerciale. Le maire d’Agen a estimé qu’il était « raisonnable de dire que, si les choses ne se compliquent pas, le magasin pourrait ouvrir en juin 2025. » Xavier Pinasseau rappelle lui que « le projet n’en est qu’à sa genèse. Les autorisations administratives pour les établissements recevant du public représentent 6 à 7 mois d’instruction. En ajoutant 3 mois de recours puis 12 de travaux, on se retrouve sur un délai incompressible de 24 à 26 mois. Il y aura notamment beaucoup de contraintes à lever entre les démolitions et un probable désamiantage. » Il faut bien cela pour donner vie à un ensemble commercial qui devrait booster l’attractivité du cœur de ville agenais.
Près de 14M€ à investir dans l’immeuble
La réhabilitation de l’ancien cinéma Carnot s’apparente à un projet colossal avec d’importantes sommes en jeu. La mairie d’Agen a ainsi estimé le coût global à hauteur de 14 M€ pour réhabiliter les 820 m² d’espaces. Dans cette somme, on trouve les 880 000 € d’acquisition par le groupe Philippe Marraud ou encore 3,5 M€ consacrés à la destruction et la création du seul Monoprix. Il faut dire que la charge de travail sera importante pour accueillir l’enseigne de grande distribution. Le sous-sol sera ainsi agrandi de 100 à 400 m² pour accueillir la réserve du magasin. Au rez-de-chaussée, seront vendus des articles textiles et de décoration tandis que l’alimentaire, les arts de la table et la beauté prendront place au premier étage. Les deuxième et troisième étages seront quant à eux occupés par une salle de sport et de fitness dont le porteur de projet restera à déterminer. Enfin, un restaurant avec rooftop (une terrasse sur toit) prendra place sur un quatrième niveau devant être construit.
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