De la difficulté de franchir l’en-but adverse

Malgré sa 4ème place lui permettant de batailler dans le haut du tableau, il y a bien un domaine où le SUA joue les milieux et fonds de classement, celui des statistiques offensives.

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En 2022/2023, le club lot-et-garonnais s’inscrit comme étant la deuxième meilleure défense de Pro D2. Il en va de la même position pour ce qui est des essais encaissés (respectivement 453 points et 33 essais à l’encontre du SUA). Cependant, Agen fait figure de mauvais élève dès qu’il s’agit d’avoir le ballon en main. Dans notre édition du 6 septembre 2022, déjà, nous vous parlions des problèmes d’efficacité que rencontraient les hommes de Bernard Goutta. Il semblerait que le phénomène n’ait pas baissé en proportion avec le temps, puisque le SUA est seulement la 11ème meilleure attaque du championnat et la 13ème meilleure équipe au nombre d’essais inscrits (525 points et 44 essais), et ce, sur 16 participants, on rappelle. Ces dernières semaines, la statistique est devenue d’autant plus probante. Lors de ses quatre derniers matchs, Agen n’a aplati le ballon dans l’en-but adverse qu’à trois petites reprises. Il en va aussi de se souvenir que parmi ces quatre adversaires, se trouvaient les deux relégables actuels du championnat avec Montauban et Massy. Pour l’entraîneur des arrières Raphaël Lagarde, l’explication pourrait se tenir, d’une part, dans le rééquilibrage du niveau en Pro D2. « On a ce problème, celui de se mettre au niveau de l’adversaire. Quand on a peur et que l’on prend un gros, on répond présent et on est efficace. Il y a peut-être un petit relâchement si l’on joue une équipe moins bien classée. Après, aujourd’hui, il n’y a plus de petites équipes en Pro D2, assume-t-il. Tout le monde peut aller chercher une victoire n’importe où. C’est plus homogène grâce à la professionnalisation. La Pro D2 se nourrit de joueurs de Top 14, les mécanismes s’améliorent et tu peux plus facilement analyser ton adversaire. »

Repartir (presque) de zéro

Il est certain que les surprises des « petits » et mal classés se multiplient en Pro D2, mais pour autant, si le SUA ne parvient que peu à inscrire des essais, c’est aussi certainement en partie de sa faute. En effet, le rugby est un sport de combat, domaine cher à Bernard Goutta, mais c’est aussi un sport d’évitement. Et dans ce SUA, les percées ne sont que rares et les ailiers ne semblent pas aussi exploités que possible. Kolinio Ramoka, qui s’était adjugé neuf essais la saison passée, n’est pas aussi décisif, bien qu’ayant aplati la gonfle à cinq reprises. S’il existe une plus large variété de scoreurs, il n’y a pas de joueur pour porter l’équipe offensivement. Toujours selon l’entraîneur des arrières, ses joueurs auraient actuellement besoin de retrouver leurs bases. « La dernière coupure de repos a fait du mal. On ne pensait pas que ce qu’on avait travaillé offensivement était aussi loin, mais on a perdu pas mal de choses pendant les vacances. On recommence à travailler des bases, donc avoir des bonnes courses, les bons timings, cibles et espaces à attaquer, mais aussi la juste gestion des rucks. C’est un peu fastidieux d’en arriver là, mais on repart sur les bases, c’est primordial aujourd’hui. » Après la mémoire auditive et visuelle, les Suavistes espèrent bien avoir la mémoire rugbystique. Pour candidater dans les premiers jusqu’à la fin de saison, il sera nécessaire de retrouver le chemin de l’essai.

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