Bernard Goutta : « Il faut vivre les phases finales, pas les subir »

A l'approche des instants les plus cruciaux du championnat de Pro D2, le manager du SU Agen se confie sur son rôle, ses attentes et sur les 30 matchs qui ont forgé la saison agenaise avant cela.

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Quidam Hebdo : Comment on se remet au travail après le difficile revers de la semaine passée ?

Bernard Goutta : L’objectif de ce match était de remettre des joueurs en selle après de longues absences pour certains ou simplement du manque de temps de jeu pour d’autres. C’était nécessaire, car lors des phases finales, on a besoin d’un groupe complet et on a malheureusement vu qu’ils avaient effectivement besoin de rythme vendredi dernier. On a évacué le match samedi matin avant d’envoyer nos joueurs en récupération le dimanche. On a attaqué par l’objectif, l’histoire de notre saison et j’ai donné l’équipe. Maintenant, on va adopter la stratégie au fil de la semaine.

Q.H. : Changez-vous votre discours à l’approche de l’événement ?

B.G. : Non, je leur ai simplement rappelé qu’on a été en ascension toute la saison. Dès la première victoire à Aix-en-Provence, on est rapidement monté, mais on est aussi redescendu à la même vitesse. Il faut cravacher pour arriver au sommet qu’est Ernest-Wallon (lieu de réception de la finale de Pro D2 le 27 mai), mais avant cela, il y a Mont-de-Marsan et Grenoble, c’est ce que je leur ai présenté. Sauf qu’ici, redescendre en pression et en niveau n’est plus permis. Rater la première marche, c’est attendre un an de plus pour y revenir, donc je leur ai demandé quelle était notre ambition. L’esprit derby viendra prendre sa place, nos supporters seront là, c’est un beau challenge.

Q.H. : Comment conditionnez-vous un groupe qui n’a pas l’expérience des barrages ?

B.G. : J’essaie de leur donner des certitudes, autant dans notre jeu, que dans nos plans de match et stratégies. Pour cela, on construit notre rencontre petit à petit. On a commencé ce lundi matin, puis mardi, et le mercredi on révise tout notre match avant de le mettre en place jeudi matin. S’il y a une chose que je sais de par mon expérience, c’est que chaque détail va compter. Tous les secteurs de jeu doivent être au vert. Sortie de camp, mêlée, discipline, rien ne doit être laissé au hasard. Et puis, c’est la récompense de tout un groupe et tout le monde doit en profiter dans l’équipe.

Q.H. : Comment on crée une composition d’équipe pour un match aussi important ?

B.G. : On identifie le potentiel et la caractéristique de la formation de Mont-de-Marsan qui sera certainement différente de celle que l’on a rencontrée dernièrement. Ils surfent sur une très bonne dynamique, mais tout est remis à zéro maintenant. On doit composer une équipe qui valide la stratégie appliquée contre les Montois. Je cherche alors des équilibres en permanence dans tous les secteurs. Au vu de notre plan de jeu, qui pourra gérer le jeu aérien ? Qui pour le groupé pénétrant ? A la fin, j’en tire la composition que j’estime être la plus adéquate.

Q.H. : Les deux rencontres face à Mont-de-Marsan ont été des succès probants. Tactiquement, vous attendez-vous à un match totalement différent ?

B.G. : Quand tu n’as qu’une semaine de préparation, tu ne peux pas changer grand chose. Tu vas corriger et améliorer certains secteurs, mais pas revoir entièrement ta manière de jouer. Eux aussi ont bataillé jusqu’ici et ont les mêmes contraintes que nous. Bien sûr qu’un ou deux lancements de jeu vont changer d’ici vendredi, mais c’est surtout une question d’adaptation sur le tas. A nous de nous adapter et de les faire déjouer.

Q.H. : Vous êtes déjà fier de la saison du SU Agen ?

B.G. : Bien évidemment, le club sort de trois saisons terribles. On a manqué de constance, mais le groupe n’a jamais lâché. Il faut se rendre compte de ce que l’on a fait. L’objectif initial était le top six après six années sans phases finales de championnat. On fait une belle saison, même s’il y a beaucoup de choses à corriger, notamment à Armandie. En Pro D2, dix équipes ne vont pas en phase finale, alors soyons heureux d’être parmi ces six et de figurer comme l’un des 20 meilleurs clubs de France cette saison. On peut se régaler encore plus et continuer d’en apprendre sur nous vendredi. Je veux qu’ils vivent ces phases finales et qu’ils ne les subissent pas, c’est ma plus grosse crainte. On doit finir de construire ce groupe et cela passera par un exercice comme celui de Mont-de-Marsan.

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