Fin juin déjà, cinq des sculptures monumentales de Jean-Pierre Rives étaient arrivées puis installées aux quatre coins du cœur de ville pour créer un parcours entre les rives gauche et droite de Villeneuve-sur-Lot. Des œuvres à retrouver au jardin de la mairie, sur la place du 18 juin, le parc des Haras, le jardin de la chapelle des Pénitents blancs et sur le parvis du musée de Gajac. C’est en ce dernier lieu que s’est déroulé vendredi dernier le vernissage de l’exposition complète cette fois-ci, en présence d’un public venu en nombre pour apercevoir l’ancien rugbyman et son art. « A vrai dire, je ne sais pas s’ils viennent pour voir un rugbyman ou un artiste », confiait même le principal intéressé. Peu avant, Jean-Pierre Rives avait profité d’une petite visite pour redécouvrir ses sculptures en ville. « Je ne connaissais pas forcément Villeneuve-sur-Lot mais c’est réellement magnifique », assurait-il. Même constat lors de l’arrivée au musée de Gajac : « Vous avez là un espace formidable, vraiment, je suis émerveillé. C’est un endroit magique dans une ville magique ».
L’art comme nécessité
A l’intérieur du musée, c’est une sélection de neuf tableaux et quelques sculptures qui vous accueillent. A l’entrée, quelques mots empruntés à Jean-Pierre Rives donnent le ton de la visite et de la vision de l’artiste pour son art : « J’ai vécu l’exception, j’ai aimé, j’ai beaucoup aimé, puis un jour, l’art est devenu une nécessité. » Une nécessité donc pour celui qui a su créer son propre langage artistique, inspiré en grande partie par l’abstraction géométrique et ceux qu’il considère comme « ses maîtres », Albert Féraud et Ladislas Kijno. « Si j’ai quitté le Stade Toulousain pour rejoindre Paris durant ma carrière, c’était d’ailleurs pour les rejoindre afin de continuer à apprendre et créer à leurs côtés », révèle-t-il. A l’époque, il arbore une double-casquette, tantôt rugbyman, tantôt artiste, bien qu’il ne s’est « jamais considéré comme quoi que ce soit ».
« L’important, c’est pourquoi vous le faites »
Quel message veut-il faire passer à travers son art ? Pourquoi courber des IPN et les emmêler entre eux ? Lui-même ne semble pas avoir la réponse à vrai dire. Il résonne en l’artiste de 70 ans un amour pour le parcours et l’aventure au travers de la création, plus que pour les messages subliminaux après-coup. C’est d’ailleurs pour cela qu’aucune desces œuvres n’est intitulée, chacun est libre de se l’approprier et l’interpréter comme il le souhaite. « Ce qui est important, c’est pourquoi vous faites tout cela. Moi, je remplis des cases vides dans ma tête. Je mets de la douceur dans la force et de la gentillesse dans la méchanceté. Aucune de mes sculptures n’est jamais réellement finie, mais elle n’est jamais loupée non plus. Le but, c’est simplement de ne pas en faire trop, mais dans le cas des sculptures, ce sont souvent les IPN qui nous obligent à arrêter, sous peine de casser », s’amuse enfin Jean-Pierre Rives. Un temps fort de la saison culturelle villeneuvoise à retrouver au musée jusqu’au 29 octobre 2023.
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