Agen : hôtel Hutot de Latour, une renaissance confirmée d’ici fin 2025 

Renaissance imminente pour l'hôtel Hutot de Latour à Agen. Après des années de péripéties, le célèbre bâtiment historique se prépare à accueillir une nouvelle vie sous la houlette d'Angelys Group. Transformé en luxueux appartements, ce monument chargé d'histoire promet de retrouver sa splendeur d'antan d'ici la fin de l'année 2025.

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20 ans et bien des péripéties plus tard, l’Hôtel Saint-Martin (plus connu des Agenais comme l’Hôtel Hutot de Latour) semble enfin voir le bout du tunnel. C’est une histoire qui n’a pas manqué de rebondissements, tant et si bien que le bâtiment semblait condamné à tomber dans la décrépitude. Aujourd’hui sous la houlette d’Angelys Group, l’animation renaît en ses murs avec une première phase de travaux enfin achevée. « A l’origine, le bâtiment avait été acquis par un promoteur toulousain qui souhaitait en faire un hôtel de luxe », relate Youri Buratti, directeur Général des Monuments Historiques pour Angelys Group.  « Ce dossier est resté en léthargie pendant une dizaine d’années. » Un dossier qui cachait en réalité un véritable noeud gordien. « Quand nous nous sommes lancés, nous avons découvert un véritable imbroglio juridique. C’était très compliqué. La précédente opération avait divisé le bâtiment en 17 lots et 5 étaient déjà vendus. C’était un enchevêtrement d’emmerdements juridiques et cela a pris un temps fou. Mais après de longues procédures, nous sommes parvenus à racheter l’ensemble. On est connu pour récupérer les dossiers irrécupérables. »


Néanmoins, contexte international et sanitaire oblige, le projet groupe Angelys a lui aussi accusé un certain retard :  « Le projet a pris beaucoup de retard pour deux grosses raisons : le covid tout d’abord, puisque nous sommes arrivés en 2019 donc juste avant le début de la crise sanitaire », explique Youri Burrati. « Ensuite, nous avons été tributaires de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler le cours des matériaux et en a raréfié un grand nombre, tout en y ajoutant un changement d’architecte en cours de route qui a contribué a rendre les choses un peu plus compliquées.

Exit l’hôtel, place à des appartements de standing

Si le premier projet consistait en l’ouverture d’un hôtel 4 étoiles et, en parallèles, quelques appartements, l’Hôtel sera finalement entièrement dédié à la création d’appartements.  Il sera divisé en 17 lots, du T1 au T4, dont les superficies oscillent entre 23 m² et 110 m², dont les prix à l’achat sont compris 370 000 et 465 000 euros et qui ont tous trouvé preneurs. Démarché par le groupe, des investisseurs privés de la région mais aussi d’Occitanie et de région parisienne permettent ainsi la renaissance de l’Hôtel. L’ensemble se composera également de 5 parkings et de jardins, collectifs et privatifs, dont ceux visibles depuis l’avenue du Général-de-Gaulle seront conservés. Au total, ce sont 3,5M€ qui ont été investis dans la réfection de l’ensemble, composé de l’Hôtel, des écuries et de la Tour de la poudre, qui avait été grandement malmenée par le temps… et par des indélicats.

Une livraison au mieux fin 2025

Après l’échec commercial de sa transformation en hôtellerie de luxe, puis l’échec partiel de sa vente par appartements,  l’hôtel classé des 14ème et 18ème siècles avait été vandalisé en mai 2016. Des boiseries ont été saccagées,  des glaces brisées, des éléments de parquets arrachés. En 2017, les anciens copropriétaires font expulser les squatteurs, murer les accès et obturer les fenêtres. « Nous avons eu des surprises. La rénovation, surtout sur de tels bâtiments, n’est jamais une science exacte. Il y avait de nombreuses choses que nous ne pouvions pas voir au départ et que l’on découvre au fur et à mesure. Il y a également eu le problème des squatteurs », se désole le directeur général aux monuments historiques. « Dans l’une des pièces majeures de la bâtisse, de magnifiques tentures ont été arrachées, taguées… C’est dramatique de voir ces choses-là. Nous avons un gros travail en cours là-dessus. » 

Aujourd’hui, le gros oeuvre est achevé. « Le bâtiment est hors d’eau, hors d’air. La toiture est maintenant refaite, ainsi que le désamiantage. Le curage du bâtiment est lui aussi terminé et donc, nous allons pouvoir démarrer le second oeuvre », poursuit Youri Burrati. « Concernant la livraison, on table sur une fin 2025 contrairement à ce qui pu être annoncé par ailleurs et encore, nous restons sur du très, très prévisionnel. »  

Un hôtel de plus de deux siècles 

L’Hotel Saint-Martin a été construit de 1753 à 1755 par Hutot de Latour, conseiller du roi et receveur des tailles (l’un des impôts qui cristallisait le plus le mécontentement, NDLR) . Il comprenait autour de la cour d’entrée l’habitation, les écuries et les communs. L’habitation a été érigée à l’emplacement de l’ancien rempart, ouvrant sur une terrasse. Un petit bâtiment avait également été érigé en annexe et contenait vraisemblablement les bureaux de la recette des deniers du roi. Un salon de musique se trouvait dans l’ancienne tour d’enceinte, dite de la Poudre, toujours visible aujourd’hui. L’ensemble est construit en moellons, avec un décor de chaînages et de fenêtres en briques. Des clefs sculptées ornent les baies. L’intérieur a conservé son décor d’origine : fers forgés de l’escalier, boiseries des salons et des chambres, stucs.

Classé aux monuments historiques 

Par arrêté, une partie de l’ensemble classé aux monuments historiques en août 1954, à savoir : les façades et les toitures de l’hôtel proprement dit et des communs ; l’escalier principal ; les terrasses ; le grand salon, la bibliothèque ; le salon de musique dans la grosse tour. Les écuries, côté rue Louis-Vivent, les jardins notamment n’ont quant à eux pas été classés. 

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