Villeneuve-sur-Lot : une découverte exceptionnelle sur le site antique d’Eysses

Les archéologues de L'Inrap ont fait une découverte rare sur un site comme celui de l'ancien camp militaire romain à Eysses, celle de thermes gallo-romains.

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Les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) se sont amassés à Eysses dès le 22 avril dernier. En cause, ces derniers mènent des fouilles préventives qui coïncident avec la construction d’une nouvelle maison sur la zone. L’objectif est alors pour eux d’examiner les sols en profondeur dans l’espoir de trouver des vestiges de la vie antique, en nombre dans le secteur, à l’image du camp militaire romain qui y était révélé il y a un peu plus d’un an.

Un site plus que jamais rare

Cette fois-ci, le travail des archéologues s’est concentré sur la rue Antoine-Bourlanges. Bien que le site ,connu sous le nom d’Excisum, soit assez bien cartographié depuis le temps qu’il est sujet au travail des professionnels, il n’y est encore pas rare d’y déceler quelques surprises. Et la dernière en date : des thermes. « Au fur et à mesure de nos fouilles, nous avons trouvé des bassins en bons états. Nous avons rapidement pu nous faire une idée de la présence de ces édifices sur cette zone, car nous avons fait apparaître le système d’évacuation des eaux usées et deviné l’emplacement d’une chaudière », commente Vanessa Elizagoyen, responsable des recherches à l’Inrap. Si la présence de thermes sur le camp militaire est confirmée, expliquer la raison de cet agencement reste un exercice des plus difficiles : « Premièrement, les camps militaires ne contiennent que rarement des thermes et, dans le cas où ils en auraient, ils sont généralement édifiés à l’extérieur du site, pas en son cœur. Là, les thermes sont placés sur la parcelle nord du camp, soit l’endroit où l’on trouvait généralement des ateliers ainsi que les habitats du chef », poursuit la responsable. Un élément de plus qui s’ajoute au côté exceptionnel du site d’Excisum, dont les experts cherchent encore aujourd’hui à expliquer les raisons de son origine. « Les camps militaires étaient situés sur les frontières de l’Empire Romain et étaient bien plus petits que celui-là. Ici, on ne sait pas encore combien de soldats pouvaient y être installés. Ajoutez à cela ces fameux thermes et on peut assurer que nous avons là un site antique d’une grande rareté en tout point. »

En attente de renforts

Ont aussi été mises en évidence lors de ces intensives semaines de fouille : des fragments de mosaïques, les axes de circulation pour les soldats ou encore un vaste espace extérieur dont l’utilité n’est pas encore certaine. Mais bien qu’il faudrait encore de nombreux mois aux archéologues pour creuser les nouveaux secrets du site, ils devront arrêter les fouilles dès la fin de ce mois de juin. « Nous avons demandé à avoir du renfort pour les dernières semaines de chantier afin d’accélérer les fouilles », confirme Vanessa Elizagoyen. D’ici un mois, les engins de chantier prendront le relais pour construire ladite maison prévue sur le site, qui viendra alors recouvrir ce témoignage multimillénaire d’histoire

Découvrir Excisum plus en détail

Du 14 juin au 1er septembre 2024, le musée archéologique d’Eysses présente une exposition réalisée en collaboration avec l’Inrap intitulée « Des nouvelles du passé : vivre à Eysses dans l’Antiquité ». Depuis le XIXe siècle, des découvertes liées à des travaux d’aménagement documentent progressivement le passé d’Eysses. Grâce, notamment, au développement de l’archéologie préventive ces vingt dernières années, une centaine d’observations archéologiques retrace l’organisation et la vie à Excisum il y a 2 000 ans. En 21 panneaux explicatifs positionnés sur le parvis du musée d’Eysses, l’exposition restituera l’environnement paysager et urbain d’Excisum découlant des études du mobilier issu des différentes campagnes de fouilles préventives menées dans le quartier d’Eysses. Sept thématiques seront abordées : le contexte général des découvertes archéologiques, l’agglomération secondaire et son terroir, l’artisanat et la production alimentaire, le commerce et le transport, la religion, le militaire, et le funéraire.À l’intérieur du musée, la suite de l’exposition présentera les divers objets dont il est fait référence sur les panneaux extérieurs. En complément, chaque visiteur se verra remettre un livret d’accompagnement d’une soixantaine de pages. Le vernissage de l’exposition aura lieu le vendredi 14 juin à 18 h 30, à l’occasion des Journées Européennes de l’Archéologie (entrée libre).

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