
Saviez-vous qu’à une époque, de nombreuses toiles de cinémas étaient disséminées partout en ville ? Agen, ville riche en histoire, a vu plusieurs cinémas s’implanter au fil des décennies, créant des lieux de rassemblement culturel pour les habitants. Ces établissements ont évolué au rythme des changements sociaux, techniques et économiques, mais ont toujours joué un rôle clé dans le développe- ment de la vie culturelle de la ville. « Petit, je me rappelle des caramels mous qu’on nous vendait au cinéma, les placeuses avec les lampes torches qui nous accompagnaient jusqu’à notre siège et les beaux habits qu’on mettait, parce que quand nous allions au cinéma, il fallait être bien habillé », raconte Patrick.
Le Select
Tout comme le Gallia, le Select était un cinéma appartenant à Émile Couzinet. Il se trouvait boulevard Carnot, à proximité du Florida, et comptait parmi les cinémas les plus fréquentés d’Agen. Mais avec le temps, et la concurrence des grands complexes modernes, il ferma ses portes. Le Select devint ensuite le Club, un cinéma qui, à son tour, perdit son attrait au fil des années. «J’y allais souvent quand j’étais plus jeune. C’était l’endroit idéal pour passer une soirée entre amis», se souvient un ancien habitant. Le cinéma fut finalement démoli, tout comme le Gallia et le Florida, emportant avec eux une part importante de l’histoire cinématographique d’Agen
Le Majestic


Le Majestic n’était pas seulement un cinéma, mais également un théâtre et un dancing, ce qui en faisait un lieu polyvalent et très fréquenté situé rue Grande-Horloge. Ouvert au début du XXe siècle, il appartenait à la même di- rection que le Florida, offrant ainsi aux Agenais une double dose de culture. Cependant, le Majestic n’a pas survécu aux aléas du temps. En 1946, un incendie ravagea le cinéma, marquant la fin d’une époque. « Je devais avoir une dizaine d’années quand le Majestic à brulé », raconte Jeannine, née et ayant toujours vécu à Agen. « Ce cinéma, c’était quelque chose… »
Le Gallia Palace

Le Gallia Palace, inauguré dans les années 1930, était l’un des plus grands cinémas d’Agen, avec une capacité de 1100 places. Il se trouvait place Pelletan et appartenait au réseau d’Émile Couzinet, un grand nom du cinéma de l’époque. Le Gallia Palace fut construit sur les ruines de l’American Cinema, un autre cinéma de la ville détruit par un incendie en 1928. Le Gallia Palace était connu pour ses projections de films grand public et ses animations en soirée.
Le Royal
Le Royal était une petite salle indépendante située à l’entrée de la rue Garonne. Bien moins imposant que le Florida ou le Gallia, il a pourtant marqué l’histoire d’Agen par sa programmation éclectique et ses projections en avant-première. Le Royal est aujourd’hui un souvenir, un vestige d’une époque où chaque quartier avait son propre cinéma.
Le Florida

Situé à l’angle du boulevard Carnot et de la rue de l’École- Vieille, le cinéma Le Florida ouvrit ses portes en 1934, avec une capacité impressionnante de 1200 places. Il est rapidement devenu l’un des lieux de prédilection pour les cinéphiles de la ville. Le Florida proposait une programmation variée, allant des grands films de l’époque aux films populaires, et se distinguait par sa belle architecture et sa modernité. Les témoins de l’époque se sou- viennent de l’effervescence autour de l’ouverture du cinéma. «C’était une grande Le Florida disposait à l’époque de trois salles fierté pour Agen d’avoir un de projection. cinéma de cette envergure. On venait de toute la ville, parfois même des villages alentours, pour y voir les films des années 30, comme Le Chanteur de Jazz en 1927, premier film parlant», raconte un habitant de la ville. Au fil des années, le Florida a évolué, mais il a toujours su garder son charme et sa place dans le cœur des Agenais. Aujourd’hui, transformé en salle de concert et ensemble multimédia, il reste un témoin du passé cinématographique de la ville.
Après la Seconde Guerre mondiale
Après la Seconde Guerre mondiale, le paysage cinématographique d’Agen a encore évolué. En 1947, le Paris fut construit rue Camille-Desmoulins, remplaçant le Majestic et diffusait des films pour adultes dans sa programmation mais il céda lui aussi sa place à un ensemble immobilier comprenant l’Hôtel Ibis, existant toujours aujourd’hui. La transformation du paysage urbain et la montée des multiplexes ont progressivement mis fin à l’époque des grands cinémas traditionnels.
Les projections en plein air
Pendant les mois d’été, les projections en plein air étaient très populaires à Agen. Les habitants se rassemblaient sur l’esplanade du Gravier pour visionner des films au Café Foy, au Café Régent ou à La Rôtisserie, un espace temporaire installé lors des foires locales. Ces projections avaient un charme particulier, car elles permettaient aux Agenais de profiter des films sous les étoiles, dans une ambiance conviviale et festive.
L’ère des multiplexes et des changements
Avec l’apparition des multiplexes dans les années 1980 et 1990, les grands cinémas disparurent progressivement. Le Gallia, le Select, et le Florida furent démolis pour laisser place à de nouvelles structures. Le Florida connut une seconde vie en tant que salle de concert et espace multimédia. En 1989, le groupe CGR, dirigé par Georges Raymond, inaugura les huit salles du CGR Carnot, rebaptisé plus tard Cap Ciné. Un autre cinéma important de la ville fut le Les Montreurs d’Images, un cinéma d’art et essai, inauguré en 1995, situé rue Ledru-Rollin, dans la salle de projection Luigi-Comencini au centre culturel André-Malraux avant de s’installer à leur actuel emplacement au Pin, en lieu et place de l’école Jules-Ferry a été construite en 1887 pendant l’ère « urbaine» et transformée entre temps en centre aéré.
Le cinéma d’Agen d’aujourd’hui
Bien que les grands cinémas d’antan aient disparu, l’esprit du cinéma d’Agen perdure dans les multiplexes modernes et les cinémas d’art et es- sai. La ville continue de célébrer l’histoire du cinéma, avec des projections, des festivals et des événements qui rappellent les belles heures des an- ciens cinémas. L’histoire cinématographique d’Agen reste un patrimoine précieux, qui, bien que transformé par les évolutions technologiques, conserve encore la mémoire des projections qui ont façonné la culture locale pendant plus d’un siècle.
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